Le Togo

Cargo charbonnier



le Togo



L'histoire du Togo

Lancé le 30 août 1882 au chantier Robert Thomson and Co, sous le nom de Ville de Valence, le cargo appartenait alors à la Cie Havraise Péninsulaire qui le destinait aux lignes d'Espagne. C'était le sister-ship de la Ville de Cadix, qui devait se perdre corps et biens au large du cap Saint-Vincent en novembre 1893.

Précurseur des navires modernes, sa construction est innovante : acier, cinq cloisons étanches, double coque.

Vers 1905-1906, il est vendu à Becchi et Calagno, Cie italienne de Savone, et devient Amor. En 1911-1912, il passe à la Sté Ilva, de Gênes, qui le rebaptise Togo. Du commerce des fruits, le Togo passe au charbon. Il traverse ainsi la guerre sans encombre jusqu'en mai 1918.

Le 12 mai 1918, à 6 mois de la fin de la guerre, le Togo navigue en baie de Cavalaire. La mer n'est pas mauvaise et l'équipage vient de dîner. Soudain, une explosion retentit. Le Togo vient de heurter une mine et va couler immédiatement.


le Togo



A l'âge de 36 ans, ce vieux cargo qui fut fabriqué par des Ecossais dans un chantier britannique pour un armement français, qui le destinait aux lignes espagnoles, fut coulé sous pavillon italien, par un sous-marin autrichien.

Ce sous-marin, l’UC 35, un mouilleur de mines, était basé en Adriatique. Bien que de construction allemande, avec un équipage allemand, il était immatriculé U 75 et battait pavillon autrichien. La baie de Cavalaire lui convient, il y largue quelques mines de 150 kg chacune…

Cinquante neuf ans plus tard, en 1977, le biologiste et plongeur Richard Calmes l’a retrouvé : « Ce jour là, j’étais chargé par le Club Nautique de Cavalaire de mouiller 3 bouées pour une régate. En me rendant sur la zone prescrite, j’ai soudain lu un écho de 10 à 12 m de hauteur sur mon sondeur. Je pensais qu’il s’agissait d’une roche. Les pêcheurs aussi, car ils y calaient leurs filets avec succès. Mais parfois les engins de pêche restaient coincés malgré la tranquillité du site. Quand je suis descendu, j’ai eu la surprise de découvrir un bateau couverts de filets. Quelle émotion ! Le bateau était totalement vierge. »

En mai 1986, le Togo a fait l'objet d'une mission du navire océanographique Nadir, mission préparée par l'Ifremer qui utilisé la soucoupe Cyana pour la circonstance. Sous la direction de J. Roux, cette expédition faisait suite (toutes proportions gardées) à celle qui permit la découverte et l'observation du Titanic.



Coordonnées et profondeur

Dimensions :

- Longueur : 78.5 m

- Largeur : 10,5 m

- Jauge 1640 tonneaux.

- Machine de 208 CV

- Equipage : 22-28 hommes

- Moteur de 208 CV

- Il est à voile et à vapeur, et possède 3 mâts

le Togo



Localisation :

- 43° 10’14’’ N - 006° 16’26’’ O

Vers l’ouest, en direction des Sarraniers, l’alignement est aisé : A à 500 mètres plein Ouest de la Pointe Dubreuil dans la baie de Cavalaire


Profondeur :

45 m à la proue, 55 m à l’arrière avec une partie de la poupe reposant à plus de 66 mètres.



La plongée

C’est une plongée difficile à préparer soigneusement car la profondeur est importante. Le Togo est posé à plat sur un fond de sable en légère pente, la proue en direction de la plage de Cavalaire. L’épave nécessite plusieurs plongées car elle est vaste, plus de 60 m de long, et profonde.

Le bateau repose droit sur sa quille, amputé de son quart arrière. Le pont avant est à 47-48 m.

La perspective avec le sable 8 m plus bas est somptueuse. Partir le long des flancs du Togo n’apporte pas grand chose (hormis la vision des gorgones) et réduit le temps de plongée. Il vaut mieux s’en tenir aux ouvertures le long du pont. Sur la proue deux magnifiques ancres à jas sont encore visibles. On peut rentrer dans le château avant qui est éclairé très faiblement par quatre hublots. Un peu plus loin en direction de la poupe les écoutilles ouvertes donnent sur les cales.

Celles-ci sont vides hormis les restes de charbon. Un énorme treuil occupe l’axe du navire. Les superstructures centrales du Togo ont disparu. Elles étaient probablement en bois, de même que les lattes du pont. A l’arrière des superstructures on peut visiter la cambuse. Le poêle en fonte boursouflé par la rouille est toujours présent ainsi que quelques ustensiles. On peut également voir les sanitaires.

A l’extérieur les bossoirs semblent attendre leur chaloupe. La cheminée a disparu, le trou est gigantesque, deux plongeurs pourraient presque y pénétrer. Après les superstructures et coursives, on débouche sur le pont arrière en travers duquel un mât repose. Puis c’est la cassure à 61 m au sable. On peut pénétrer dans le Togo et aller visiter avec prudence la salle des machines qui est gigantesque. D’énormes appareils, grilles baignent dans une lueur bleu-vert sublime. La poupe est à environ 300 mètres sur un fond d’environ 66 m. On peut y voir le gouvernail et l’hélice.


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L'épave s'enfonce inexorablement dans le sable-vaseux du fond d'environ 50 à 60 cm. La coque repose toujours entre 50 et 60 m de fond mais on n'accède plus à la cuisine et à ses "fameux ustensiles figés dans la rouille" ni aux machines par la cassure à l'arrière.



Faune et flore

Le principal attrait du Togo concernant la faune et la flore sont les immenses gorgones rouges qui l’ont colonisé. Celles-ci font parfois un mètre de largeur et lui donne un aspect fantomatique. Elles sont parfois si denses qu’il faut trouver un autre passage pour visiter les coursives du navire.

Les cales dissimulent quelques congres. On fait la plongée parmi des nuages d’anthias et de castagnioles surveillés de près par des dentis. Il est possible de voir du mérou, mais ceux-ci à l’inverse d’autres sites restent très méfiants.

Sur le sable au niveau de la cassure on peut avoir la chance en se retournant dans le bleu de surprendre un poisson lune.





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